Les Amis d’Al-Rowwad

Meurtre à Jénine.

Cette nuit, un palestinien a été tué, et un enfant de 5 ans a été touché à l’estomac, dans le camp de réfugiés de Jénine.
Jonathan Stanczak, responsable du Théatre de la Liberté, vivant avec sa famille au théâtre situé dans le camp nous a fait le récit suivant :
Un petit groupe de soldats en civil (Jonathan de sa fenêtre a notamment vu un petit groupe d’hommes en jean) ont pénétré dans le camp puis dans une maison où dormait un jeune homme de 19 ans . Réveillé en pleine nuit et voyant un homme pointer son fusil sur lui, il a tenté de résister.
Les hommes ont fait feu, l’ont transporté dans une jeep, gardé deux heures puis l’ont emmené à l’hôpital où il y est mort. Immédiatement après les coups feu tirés, des centaines de soldats israéliens qui entouraient le camp y sont entrés et ont occupé le terrain en tirant balles et bombes lacrymogènes. Jonathan nous a dit que de minuit à 7h ce matin, les tirs n’avaient pas cessés.
Un homme travaillant au théâtre a tenté d’y venir tôt ce matin. Les soldats l’ont repéré et lui ont tiré une balle dans le genou. Il est l’hôpital actuellement. La balle aurait pu se loger dans son genou.
Non, le genou a explosé (dumb dumb bullet ?).
Jonathan ajoutait qu’à maintes reprises l’armée pénètre dans le camp mais que cette fois ci l’opération était beaucoup plus importante que d’habitude et minutieusement préparée.
Le « directeur technique » du ministère de l’éducation à Jénine, à qui nous demandions l’autorisation (refusée) de visiter une école palestinienne, nous a dit qu’une ambulance venait d’arriver dans l’école d’à côté pour emmener un enfant intoxiqué par les gaz de la nuit.
Les funérailles sont prévues en fin d’après midi. Le corps est toujours entre les mains de l’armée israélienne.
...
Nous revenons des funérailles. Elles ont eu lieu dans un grand recueillement à travers les « artères » de Jénine et devant la maison du défunt. Le cortège a voulu prendre une rue passant devant les bâtiments tout neufs de l’Autorité Palestinienne financés par les USA. Un barrage de la police palestinienne a accueilli le cortège avec gaz lacrymogènes et charge au pas de course ! Nous n’avons pu aller en cortège jusqu’au cimetière, la population rentrant rapidement dans le camp de
réfugiés. C’est très choquant. Nous restons sans voix

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François-Xavier GILLES
Simple citoyen, au cours d’un séjour en Palestine Occupée, de passage à Jénine pendant 3 jours.
http://www.katinfo.fr/Palestine.php
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